This is your new blog post. Click here and start typing, or drag in elements from the top bar.
Il est vrai qu’essayer de cerner l’architecture des pyramides en s’intéressant, comme il est généralement le cas, à ce qui est son ultime aboutissement : la Grande Pyramide de Khéops (IVe dynastie), génère de tels apories, que les thèses extra-terrestres en deviennent presque rassurantes. Car paradoxalement, et cela même est une des spécificités du fait égyptien, plus on s’intéresse et plus on en sait sur Khéops, moins les théories conventionnelles paraissent satisfaisantes et raisonnables. Par contre, aborder l’impressionnant héritage égyptien par l’intermédiaire de la Pyramide de Saqqarah (IIIe dynastie), restitue quelque peu la chose à ses dimensions humaines et permet de désamorcer nombre de problèmes. > Devant le dynamisme du secteur du BTP en Afrique Subsaharienne, il est tout à fait raisonnable de s’attendre à des retombées positives sur le reste de l’économie. Le marché des matériaux de construction, en particulier, devrait profiter de cette embellie. Parmi eux, on distinguera ceux issus d’une production industrielle (ciment, tôle ondulée, marbre, …) et ceux qu’on peut qualifier de matériaux améliorés tels que le bois, la terre stabilisée, la terre cuite, la pierre… Plus modeste, la seconde catégorie de matériaux, qui se veut une actualisation des matériaux traditionnels, parie sur sa proximité avec le peuple et sur une pertinence économique et écologique loin d’être acquises. Le dialogue s’est engagé sur l’opportunité d’une "moralisation" de l’offre africaine en matière de matériaux de construction... > Les thèses les plus sensées font remonter les origines du soudanais à l’ancien empire du Ghana et croient déceler dans la configuration particulière de la région de la boucle du Niger, ce qui fit possible l’éclosion de ce style. La chute de Kumbi Saleh en 1076, et l’exode de ses habitants marque le premier temps de la diffusion d’un mode de construction urbain vers les grandes villes du Delta qui se créèrent (Djenné, Dia, etc.), puis un deuxième moment porté par l’introduction et l’expansion de l’islam consacre son rayonnement plus au sud. Tout le long et jusqu’à nos jours, cette science n’a cessé d’évoluer et de s’adapter créant un impressionnant éventail de sous-styles. S’il est relativement facile de deviner les mutations nées de l’irruption de l’architecture coloniale, il est moins évident de faire une frontière entre les apports arabo-berbères et ce qui est ontologiquement africain. Il ne fait aucun doute que la donne "islam" et le contact avec les envahisseurs et partenaires commerciaux qu’alternativement furent les tribus arabes, a produit des changements non négligeables, dans les modes d’habiter et de concevoir l’habitat des africains. Les postulats sont nombreux sur comment, au niveau architectural, s’est matérialisée cette rencontre entre le monde animiste africain et le monde arabo-musulman ; sur quel a pu être le degré réel d’échanges et sur comment le fait soudanien a pu s’en trouver grandi. On peut avec une certaine assurance en isoler un. C’est celui qui fait la part belle au règne des Mansa et qui met en scène le personnage d’ Ibrahim Abû As-Saheli de Cordoue.
L’histoire de l’architecture soudanaise est intimement liée à celle de l'empire du Mali,... > « Il m’a parlé : “je suis Khnoum, Ton créateur, Mes bras sont autour de toi,
pour stabiliser ton corps, pour sauvegarder tes membres. Je te confère des minerais sur des minerais… depuis la création personne ne les a jamais travaillé pour construire les temples des dieux ou reconstruire les temples ruinés… » Stèle de la Famine. Koffi AGBODJINOU. Selon Prof Davidovits (il ratiocine à ce propos depuis le IIe Congrès International d’Égyptologie de 1979), et ainsi que le laissent suggérer de récents développements en archéologie, les Egyptiens (Imhotep ?!) connaissaient le béton. Les antiques seraient parvenus (on touche là probablement aux sources du mythe de l’Alchimie*), au travers une suite ingénieuse d’opérations de synthèse sur des matériaux naturels, à produire de la pierre ‘artificielle’. Le procédé est aussi déconcertant par sa simplicité que par sa perfection. On part d’agrégats prélevés sur du calcaire tendre, désagrégés à l’eau pour faire une manière de pâte. Amalgamée à de la chaux, de l’argile-kaolin, du limon et du sel natron égyptien, on obtient une boue de calcaire qui sera tassée dans des moules (en bois ou en argile) directement sur le chantier. On ré-agglomère ainsi, par réaction dite géopolymèrique, le calcaire en des blocs offrant une résistance exceptionnelle. Outre les tentatives de reconstitution grandeur nature, Davidovits procède dans ses recherches, d’une intéressante méthode de travail qui fait le va et vient entre le site archéologique et son laboratoire de St Quentin ; couplant des études hiéroglyphiques (notamment une mise à jour de la traduction du corpus des stèles ‘d’Irtisen’ et ‘de la Famine’, ‘d’Eléphantine’ et du bas-relief de la tombe de Rekhmire …) à ses tests révélateurs de chimie comparative sur des échantillons de ‘pierre’. De fait, les blocs de calcaires ayant servi à construction les pyramides, montrent au microscope électronique, la présence en combinaison de Si, Ca et Mg « dans des rapports qui n’existent dans aucune des sources potentielles de calcaire, » dans une proximité qui indique qu’ils aient été à un moment « ensembles en solution» et à un degré d’hydratation « inconnu dans les pierres naturelles.» (Des éléments probants de recours à la géopolymérisation sont avérés aussi pour les ouvrages du Colisée et du Panthéon, corroborés par une nouvelle traduction du “De Architectura” de Vitruve ; et dans les traces des civilisations pré-Inca où là, une souche végétale serait en cause...) Les pyramides auraient ainsi été ‘moulées’ in situ ! L’hypothèse rhabille les extra-terrestres et suppose qu’on refasse de fond en comble l’orthodoxie égyptologique. Première en cause, la superstructure romantique de l’égyptologie classique de tradition historienne, qui met à contribution pour Khéops seul par exemple, des centaines de milliers d’ouvriers-esclaves extrayant avec un outillage rudimentaire, de la roche naturelle, ses près de 2,5 millions de blocs (de plusieurs dizaines de tonnes chacun) pour les transporter, sur des kilomètres, par eaux et vaux de carrières fantasmés au site de Gizeh où par des systèmes plus fantastiques les uns que les autres ils étaient mis en œuvre. En 2001, s’appuyant sur des études produites au Laboratoire de Techno-physique de Montpellier avec la géologue Suzanne Raynaud ; Joël Bertho, architecte des structures, a apporté son soutient à la théorie du ’coulage’ et de la ré-agglomération, dans son ouvrage "La pyramide reconstituée". Bien sûr, et fidèle en cela à sa réputation d’hermétisme, le petit monde des égyptologues accueille au mieux avec une moue toute nouvelle perspective ; l’ostracisme en la matière frisant l’obscurantisme. Aussi, 30 années entières n’auront pas suffit à ce que la thèse davidovitienne amène à une tentative épistémique de repenser la structure sociale et le niveau technologique de l’ancienne Egypte. Mais, alors même que l’Egyptologie continue de bouder la recherche géopolymères, elle se trouve être l’objet d’un intérêt croissant auprès d’institutions comme le prestigieux MIT et la ‘US Air Force Research Laboratory’. Cette dernière finance le développement de nouvelles applications et matériaux géopolymères. Fruit de la collaboration entre les américains et l’Institut Géopolymère, le ‘Pyrament’, béton haute performance, déjà adoptée par l’armée américaine, permet de réaliser la prouesse technique de pistes d’atterrissage opérationnelles seulement 4 heures après leur mise en œuvre… comme celles qu’on a vu surgir dans le désert Saoudien pendant la guerre du Golfe. A l’origine donc du gigantisme africain, la géopolymérisation est aujourd’hui définitivement perçue comme une technologie du troisième millénaire présentant l'intérêt d'être en charge des préoccupations contemporaines. L’Institut Géopolymère met, sur son site, l’accent sur l’aspect « Système à Utilisation Inoffensive » des ciments et bétons de géosynthèse qui émettraient à la production, 80 à 90% moins de CO2 que les traditionnels. ‘Pierre synthétique’, ‘Chimie et Ciment verts’, ‘Béton antique’… de nouveaux horizons, pour sûr, ouverts aux amateurs des ‘Sustainable architecture’, et peut-être une opportunité pour les pays pauvres, pour peu que leurs jeunes chercheurs et architectes saisissent entièrement la portée de ce clin d’œil que leur font, du fond du temps, les ancêtres et s’approprient, sans complexe, très vite ces techniques... A signaler, qu'un module de construction a été développé en direction des les pays émergents : la brique LTGS qui, pour la stabilisation de l’argile latéritique, associe des formules de géopolimérisation aux techniques de compression et de cuisson (- de 100°C contre 1000°C pour une brique traditionnelle). Le LTGS serait « stable à l’eau, » sa résistance autoriserait qu’on l'utilise pour la mise en œuvre d’éléments de structure comme les poutres pour les portes et fenêtres… et répondrait aux impératifs économique, de production artisanale à petite échelle et de confort d’usage de nos latitudes. « …Je m'étonne que les quelques rares voyageurs qui ont déjà parlé de ce pays, de ces villages et de ces cases, n'aient cru devoir signaler que leur "étrangeté". La case des Massa ne ressemble à aucune autre, il est vrai ; mais elle n'est pas seulement "étrange". Elle est belle : et ce n'est pas tant son étrangeté que sa beauté, qui m'émeut. Une beauté si parfaite, si accomplie, qu'elle paraît toute naturelle. Nul ornement, nulle surcharge. Sa pure ligne courbe, qui ne s'interrompt point de la base au faîte, est comme mathématiquement ou fatalement obtenue ; on y suppute intuitivement la résistance exacte de la matière…» C’est ici Gide qui parle et l’objet de ce déployement d’éloges, l’habitat traditionnel des Musgum. S’il dit « obus, » c’est que les premiers occidentaux à découvrir ce fleuron de l’architecture négro-africaine étaient soldats et que sa forme si particulière leur évoqua naturellement cette référence militaire. Mais les Musgum, -cette population du centre africain que le hasard d’un certain tracé de Berlin, moins attentif aux spécificités culturelles qu’au cours du Logone, a jeté des deux côtés de la frontière entre le Tchad et le Cameroun-, eux mêmes disent « Toleukakay.» Modeste peuple d’éleveurs et de pêcheurs... > Marc Allégret, photos du 'Voyage au Congo' avec André Gide (1927) |
blOg'Koffi Sénamé AgbodjinouCategories
All
Archives |